SUR LES TRACES DE...

Bien que nombreux furent les voyageurs qui visitèrent l’Espagne au cours du XIXème siècle, attirés par son fascinant héritage artistique et historique, peu laissèrent une trace telle celle de l’écrivain et diplomate Washington Irving. Né à New York, ses plus grandes passions furent la littérature et l’histoire. Cette union entre fantaisie et réalité deviendra la marque de fabrique de l’écrivain, considéré comme le père de la littérature américaine.

Depuis son plus jeune âge, il rêve de se perdre dans des recoins exotiques et lointains, de ceux d’où émane l’histoire, et de pouvoir trouver comme lui-même disait si bien « the shadowy grandeurs of the past ». Sa patrie, les Etats-Unis, est un joyau d’une grande beauté naturelle, mais il préfère voyager dans le vieux continent. En effet l’Europe lui offre la possibilité d’entrer en contact direct avec l’histoire et la culture, et lui permet de laisser libre cours à son imagination. Marqué par la mort de sa jeune fiancée, il n’en perdit pas pour autant son caractère aimable et ingénieux, qui lui permit d’endosser un rôle remarquable dans la vie sociale et politique américaine. Pendant 17 ans, Irving voyagea en Europe en tant que diplomate, en profitant pour rassembler le matériau qui lui servira pour la création de ses chefs d’œuvres littéraires.

De même que les autres voyageurs romantiques de l’époque, Irving se sent particulièrement attiré par la mythique Andalousie, qui recèle une infinité de villes et de villages dont les rues évoquent un passé historique débordant de légendes. En 1829, Irving se lance sur une route fascinante, qui a été depuis le Moyen-Age parcourue par les commerçants chrétiens du sud et les maures du roi nasride de Grenade. Cette route unissait les deux capitales culturelles de l’Andalousie, deux villes qui s’étaient érigées comme les gardiennes de cet héritage. C’est ainsi que Séville et Grenade deviennent des étapes incontournables du Grand Tour. A Séville il succombe à la beauté de l’architecture, un art raffiné et exquis tel qu’il n’en avait jamais contemplé auparavant. Impatient de se perdre dans ses petites rues labyrinthiques et de savourer son érotisme sensuel, il parcourra chaque quartier, s’arrêtera dans chaque recoin de la ville et y découvrira chaque légende.

Il poursuit son chemin jusqu’à Grenade, non sans faire halte à Carmona, Marchena, Écija, Montefrío, Íllora et Alhama de Granada, petites enclaves urbaines qui conservent un important patrimoine historique. Il arrive finalement à Grenade, dans laquelle se dresse l’Alhambra. Enfin, il a atteint l’ancienne capitale du roi nasride. Il peut contempler de ses propres yeux cette splendeur d’une époque révolue, mais jamais oubliée. Pour quelqu’un qui admire tant la culture arabe, pouvoir résider dans l’Alhambra représente une chance inouïe. Se promener dans les élégantes pièces décorées à l’orientale procure une continuelle explosion des sens à l’écrivain romantique. Il nous légua comme fruit de son séjour ses « Contes de l’Alhambra », où il recueille les légendes de ceux qui habitèrent le palais. Grenade fut une source inépuisable d’inspiration pour l’écrivain, qui y vécut une de ses périodes les plus prolifiques. « La Conquête de Grenade » ou « La vie du voyageur Christophe Colomb » sont parmi ses œuvres les plus remarquables.

Bien qu’il soit particulièrement méticuleux dans l’étude de l’histoire, au moment de prendre la plume, la frontière entre le réel et l’imaginaire devient floue dans son esprit. Il lui importe peu de décrire au lecteur les faits avec exactitude, il préfère plutôt les écrire comme ils auraient pu se dérouler. Il perd toute objectivité et favorise la beauté de l’expression en débordant d’une  incroyable imagination.

L’Andalousie fut un paradis exotique pour l’écrivain nord-américain, une muse sur laquelle il écrivit en d’innombrables occasions. Éloigné de l’hostilité et des manipulations de la vie politique et sociale de son pays, il put se concentrer sur l’apprentissage de l'histoire et cultiver sa passion pour la littérature.

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SUR LES TRACES DE...

Bien que nombreux furent les voyageurs qui visitèrent l’Espagne au cours du XIXème siècle, attirés par son fascinant héritage artistique et historique, peu laissèrent une trace telle celle de l’écrivain et diplomate Washington Irving. Né à New York, ses plus grandes passions furent la littérature et l’histoire. Cette union entre fantaisie et réalité deviendra la marque de fabrique de l’écrivain, considéré comme le père de la littérature américaine.

Depuis son plus jeune âge, il rêve de se perdre dans des recoins exotiques et lointains, de ceux d’où émane l’histoire, et de pouvoir trouver comme lui-même disait si bien « the shadowy grandeurs of the past ». Sa patrie, les Etats-Unis, est un joyau d’une grande beauté naturelle, mais il préfère voyager dans le vieux continent. En effet l’Europe lui offre la possibilité d’entrer en contact direct avec l’histoire et la culture, et lui permet de laisser libre cours à son imagination. Marqué par la mort de sa jeune fiancée, il n’en perdit pas pour autant son caractère aimable et ingénieux, qui lui permit d’endosser un rôle remarquable dans la vie sociale et politique américaine. Pendant 17 ans, Irving voyagea en Europe en tant que diplomate, en profitant pour rassembler le matériau qui lui servira pour la création de ses chefs d’œuvres littéraires.

De même que les autres voyageurs romantiques de l’époque, Irving se sent particulièrement attiré par la mythique Andalousie, qui recèle une infinité de villes et de villages dont les rues évoquent un passé historique débordant de légendes. En 1829, Irving se lance sur une route fascinante, qui a été depuis le Moyen-Age parcourue par les commerçants chrétiens du sud et les maures du roi nasride de Grenade. Cette route unissait les deux capitales culturelles de l’Andalousie, deux villes qui s’étaient érigées comme les gardiennes de cet héritage. C’est ainsi que Séville et Grenade deviennent des étapes incontournables du Grand Tour. A Séville il succombe à la beauté de l’architecture, un art raffiné et exquis tel qu’il n’en avait jamais contemplé auparavant. Impatient de se perdre dans ses petites rues labyrinthiques et de savourer son érotisme sensuel, il parcourra chaque quartier, s’arrêtera dans chaque recoin de la ville et y découvrira chaque légende.

Il poursuit son chemin jusqu’à Grenade, non sans faire halte à Carmona, Marchena, Écija, Montefrío, Íllora et Alhama de Granada, petites enclaves urbaines qui conservent un important patrimoine historique. Il arrive finalement à Grenade, dans laquelle se dresse l’Alhambra. Enfin, il a atteint l’ancienne capitale du roi nasride. Il peut contempler de ses propres yeux cette splendeur d’une époque révolue, mais jamais oubliée. Pour quelqu’un qui admire tant la culture arabe, pouvoir résider dans l’Alhambra représente une chance inouïe. Se promener dans les élégantes pièces décorées à l’orientale procure une continuelle explosion des sens à l’écrivain romantique. Il nous légua comme fruit de son séjour ses « Contes de l’Alhambra », où il recueille les légendes de ceux qui habitèrent le palais. Grenade fut une source inépuisable d’inspiration pour l’écrivain, qui y vécut une de ses périodes les plus prolifiques. « La Conquête de Grenade » ou « La vie du voyageur Christophe Colomb » sont parmi ses œuvres les plus remarquables.

Bien qu’il soit particulièrement méticuleux dans l’étude de l’histoire, au moment de prendre la plume, la frontière entre le réel et l’imaginaire devient floue dans son esprit. Il lui importe peu de décrire au lecteur les faits avec exactitude, il préfère plutôt les écrire comme ils auraient pu se dérouler. Il perd toute objectivité et favorise la beauté de l’expression en débordant d’une  incroyable imagination.

L’Andalousie fut un paradis exotique pour l’écrivain nord-américain, une muse sur laquelle il écrivit en d’innombrables occasions. Éloigné de l’hostilité et des manipulations de la vie politique et sociale de son pays, il put se concentrer sur l’apprentissage de l'histoire et cultiver sa passion pour la littérature.