SUR LES TRACES DE...

Alexandre Louis Joseph, plus connu sous le nom de Marquis de Laborde, est né au sein d’une famille aisée. C’était un humaniste parisien qui partagea sa vie entre deux passions, la politique et la littérature, et laissa derrière lui un riche héritage de textes sur les voyages, l’archéologie, la politique, l’économie, l’éducation et également la musique. Attiré par l'Andalousie exotique et chaleureuse, il fut impressionné pendant son périple dans le sud de l’Espagne par la beauté des vestiges archéologiques et des mosaïques d'Itálica, à Séville, berceau des empereurs Hadrien et Trajan. Pour l'aventurier français, la nation espagnole pouvait se sentir fière de posséder l'un des plus importants patrimoines historico-artistiques du monde, au-delà d’un environnement naturel d'une valeur inestimable. L'Espagne jouit d'une température "telle qu'il n'en existe peut-être nulle part ailleurs".

Archéologue et militaire de nature inquiète, il profita de son séjour dans le pays de la Piel de Toro (cuir de taureau) pour découvrir et rassembler des informations qu’il utilisera par la suite pour élaborer une oeuvre ambitieuse, grâce à laquelle il voulait faire connaître en Europe toute la richesse culturelle d’un des pays les plus anciens et les plus étendus : un inventaire des sites remarquables d’Espagne pour lequel il mit sur pied une équipe de 20 illustrateurs au nombre desquels pas moins que Moulinier et Ligier.

Le résultat fut le “Voyage pittoresque et historique de l’Espagne”, une œuvre incontournable pour l’historiographie de l’art espagnol, composée de quatre volumes en édition de luxe, avec 349 gravures qui reflètent des aspects inédits et pittoresques des paysages, des monuments et des villes espagnoles. Un inventaire monumental, précis et très soigné qui se caractérise par l’exactitude et le réalisme, propre à l’illustration. Bien qu’il reçut au début le soutien économique de Charles IV, roi d’Espagne, et du Gouvernement français, la guerre de 1808 l’obligea à assumer les dépenses sur son propre capital.

Le livre débute par une traversée de la période de domination arabe, depuis l’invasion au VIIIème siècle jusqu’à l’expulsion des Maures. Le paragraphe consacré à l’Andalousie est illustré avec des gravures des localités cordouanes de Bélmez et Espiel, et également de vues de la Sierra Morena et du défilé de Despeñaperros. Sans aucun doute, le monument qui fascina le plus Laborde fut l’Alhambra, comme en témoignent les 49 illustrations dédiées à “la forteresse rouge”. De Séville, il dépeint le minaret de l’ancienne mosquée, la Giralda, ainsi que la Torre del Oro, l’Alcazar, la Casa Pilatos et l’ancienne ville romaine d’Italica. Une étude magistrale qui de plus, analyse les habitants et leurs coutumes.

Laborde fut le premier voyageur et hispaniste du XIXème siècle. Un humaniste désireux de réveiller sur le continent européen l’intérêt pour ce refuge exotique qui plongaient ses racines dans la joie de vivre. En effet pendant que les Goths élevaient en Europe de sombres et austères monuments, les arabes “ont passé un siècle à border, pour ainsi dire, les murs de Grenade et de Cordoue, à les revêtir d’un ensemble d’ornements dont la grâce, la légèreté des détails égalent la noblesse dans les masses”.

Imagen Cabecera Responsive: 
SUR LES TRACES DE...

Alexandre Louis Joseph, plus connu sous le nom de Marquis de Laborde, est né au sein d’une famille aisée. C’était un humaniste parisien qui partagea sa vie entre deux passions, la politique et la littérature, et laissa derrière lui un riche héritage de textes sur les voyages, l’archéologie, la politique, l’économie, l’éducation et également la musique. Attiré par l'Andalousie exotique et chaleureuse, il fut impressionné pendant son périple dans le sud de l’Espagne par la beauté des vestiges archéologiques et des mosaïques d'Itálica, à Séville, berceau des empereurs Hadrien et Trajan. Pour l'aventurier français, la nation espagnole pouvait se sentir fière de posséder l'un des plus importants patrimoines historico-artistiques du monde, au-delà d’un environnement naturel d'une valeur inestimable. L'Espagne jouit d'une température "telle qu'il n'en existe peut-être nulle part ailleurs".

Archéologue et militaire de nature inquiète, il profita de son séjour dans le pays de la Piel de Toro (cuir de taureau) pour découvrir et rassembler des informations qu’il utilisera par la suite pour élaborer une oeuvre ambitieuse, grâce à laquelle il voulait faire connaître en Europe toute la richesse culturelle d’un des pays les plus anciens et les plus étendus : un inventaire des sites remarquables d’Espagne pour lequel il mit sur pied une équipe de 20 illustrateurs au nombre desquels pas moins que Moulinier et Ligier.

Le résultat fut le “Voyage pittoresque et historique de l’Espagne”, une œuvre incontournable pour l’historiographie de l’art espagnol, composée de quatre volumes en édition de luxe, avec 349 gravures qui reflètent des aspects inédits et pittoresques des paysages, des monuments et des villes espagnoles. Un inventaire monumental, précis et très soigné qui se caractérise par l’exactitude et le réalisme, propre à l’illustration. Bien qu’il reçut au début le soutien économique de Charles IV, roi d’Espagne, et du Gouvernement français, la guerre de 1808 l’obligea à assumer les dépenses sur son propre capital.

Le livre débute par une traversée de la période de domination arabe, depuis l’invasion au VIIIème siècle jusqu’à l’expulsion des Maures. Le paragraphe consacré à l’Andalousie est illustré avec des gravures des localités cordouanes de Bélmez et Espiel, et également de vues de la Sierra Morena et du défilé de Despeñaperros. Sans aucun doute, le monument qui fascina le plus Laborde fut l’Alhambra, comme en témoignent les 49 illustrations dédiées à “la forteresse rouge”. De Séville, il dépeint le minaret de l’ancienne mosquée, la Giralda, ainsi que la Torre del Oro, l’Alcazar, la Casa Pilatos et l’ancienne ville romaine d’Italica. Une étude magistrale qui de plus, analyse les habitants et leurs coutumes.

Laborde fut le premier voyageur et hispaniste du XIXème siècle. Un humaniste désireux de réveiller sur le continent européen l’intérêt pour ce refuge exotique qui plongaient ses racines dans la joie de vivre. En effet pendant que les Goths élevaient en Europe de sombres et austères monuments, les arabes “ont passé un siècle à border, pour ainsi dire, les murs de Grenade et de Cordoue, à les revêtir d’un ensemble d’ornements dont la grâce, la légèreté des détails égalent la noblesse dans les masses”.