SUR LES TRACES DE...

Au début du XXème siècle, l’Espagne était pour les voyageurs romantiques un paradis décadent plein de beauté, d’art et de richesses, où tout était possible. Mais pour Théophile Gautier ce fut différent. Son voyage en Espagne le transforma. Il vint chercher un refuge, et en Andalousie il se trouva lui-même. Il découvrit bien plus qu’un paradis exotique, il trouva un foyer chaleureux où il passa les jours les plus heureux de sa vie. Il naquit à Tarbes, mais encore enfant ses parents emménagèrent à Paris, où il fut interne au collège Louis Le Grand, dont l’enseignement strict et la froideur des séjours le marquèrent profondément. Ainsi, en arrivant en Espagne et en sentant la chaleur du soleil sur sa peau, il eut l’impression que c’était le plus beau cadeau que la vie pouvait lui offrir.

Bien que sa première intention fut de se consacrer à la peinture, il finit par cultiver la quasi-totalité des genres littéraires. Cependant, quel que soit le genre pratiqué, ses sources d’inspiration restèrent les mêmes, le Moyen-Âge et la Grèce Antique. Le passage du temps, le coucher de soleil ou les cauchemars sont des thèmes récurrents dans ses œuvres, comme tout bon postulant au romantisme. En tant qu’écrivain, il fût chargé de rédiger des articles qui l’emmenèrent dans des pays comme la Belgique, l’Angleterre, l’Italie, la Grèce, l’Allemagne, la Russie ou l’Egypte. Malgré tout, le pays qui le captivera le plus sera l’Espagne, qu’il visitera à quatre reprises.

En 1840, Gauthier arrive en Espagne par hasard. Son ami, le collectionneur Eugène Piot, lui propose de voyager avec lui en tant que conseiller artistique. Pour Piot, l’Espagne était un pays détruit par la guerre, où il serait facile de trouver de bonnes œuvres d’art à bas prix. Mais il se trompait, et au fil du voyage, il se sentira déçu. En revanche, Gautier restera captivé par l’Andalousie et manifestera son enthousiasme à de nombreuses occasions. Bien qu’il arrive avec une image préconçue de l’Espagne, produit de ses lectures de Victor Hugo et de Prosper Mérimée notamment, ses attentes élevées furent largement dépassées à son arrivée en Andalousie.

Les monuments architecturaux, la vie des classes populaires, leurs coutumes et fêtes taurines, la beauté sensuelle des femmes et sa nature sauvage, refuge de bandits, ont fait de l’Andalousie le cadre idyllique d’un écrivain romantique en quête de beauté. Un voyage auquel il fera référence 25 ans plus tard en disant: Le premier voyage est comme le premier amour, il donne des sensations qui ne reviennent plus. En Andalousie, il sera ébloui par l’Alhambra, et les beaux effets lumineux qui baignent les résidences nasrides. Le parfum et le doux murmure de l’eau qui s’écoule dans les jardins créent une atmosphère de rêverie où le temps semble s’arrêter.

Gauthier se délectait de la gastronomie populaire, goûtant le traditionnel gaspacho, et fut fasciné par les classes populaires, dont il admirait les hommes forts et débordants de prestance et de joie. Voyageur inépuisable, il parcourra chaque recoin de la région, en s’attardant tout particulièrement à Séville. En bateau, il descendra le fleuve Guadalquivir jusqu’à son embouchure à Sanlúcar de Barrameda, comme tant de civilisations lointaines le firent dans le passé. L’Espagne laissera une empreinte indélébile chez l’écrivain français. Son caractère et sa production littéraire seront transformés après son passage dans ces terres baignées par le soleil le plus accueillant qu’il ait jamais pu connaître. Son séjour effaça toute trace de tristesse et de désenchantement. Il avait succombé comme tant d’autres au caractère pittoresque d’Andalousie, à sa couleur, son caractère chaleureux et à ses habitants.

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SUR LES TRACES DE...

Au début du XXème siècle, l’Espagne était pour les voyageurs romantiques un paradis décadent plein de beauté, d’art et de richesses, où tout était possible. Mais pour Théophile Gautier ce fut différent. Son voyage en Espagne le transforma. Il vint chercher un refuge, et en Andalousie il se trouva lui-même. Il découvrit bien plus qu’un paradis exotique, il trouva un foyer chaleureux où il passa les jours les plus heureux de sa vie. Il naquit à Tarbes, mais encore enfant ses parents emménagèrent à Paris, où il fut interne au collège Louis Le Grand, dont l’enseignement strict et la froideur des séjours le marquèrent profondément. Ainsi, en arrivant en Espagne et en sentant la chaleur du soleil sur sa peau, il eut l’impression que c’était le plus beau cadeau que la vie pouvait lui offrir.

Bien que sa première intention fut de se consacrer à la peinture, il finit par cultiver la quasi-totalité des genres littéraires. Cependant, quel que soit le genre pratiqué, ses sources d’inspiration restèrent les mêmes, le Moyen-Âge et la Grèce Antique. Le passage du temps, le coucher de soleil ou les cauchemars sont des thèmes récurrents dans ses œuvres, comme tout bon postulant au romantisme. En tant qu’écrivain, il fût chargé de rédiger des articles qui l’emmenèrent dans des pays comme la Belgique, l’Angleterre, l’Italie, la Grèce, l’Allemagne, la Russie ou l’Egypte. Malgré tout, le pays qui le captivera le plus sera l’Espagne, qu’il visitera à quatre reprises.

En 1840, Gauthier arrive en Espagne par hasard. Son ami, le collectionneur Eugène Piot, lui propose de voyager avec lui en tant que conseiller artistique. Pour Piot, l’Espagne était un pays détruit par la guerre, où il serait facile de trouver de bonnes œuvres d’art à bas prix. Mais il se trompait, et au fil du voyage, il se sentira déçu. En revanche, Gautier restera captivé par l’Andalousie et manifestera son enthousiasme à de nombreuses occasions. Bien qu’il arrive avec une image préconçue de l’Espagne, produit de ses lectures de Victor Hugo et de Prosper Mérimée notamment, ses attentes élevées furent largement dépassées à son arrivée en Andalousie.

Les monuments architecturaux, la vie des classes populaires, leurs coutumes et fêtes taurines, la beauté sensuelle des femmes et sa nature sauvage, refuge de bandits, ont fait de l’Andalousie le cadre idyllique d’un écrivain romantique en quête de beauté. Un voyage auquel il fera référence 25 ans plus tard en disant: Le premier voyage est comme le premier amour, il donne des sensations qui ne reviennent plus. En Andalousie, il sera ébloui par l’Alhambra, et les beaux effets lumineux qui baignent les résidences nasrides. Le parfum et le doux murmure de l’eau qui s’écoule dans les jardins créent une atmosphère de rêverie où le temps semble s’arrêter.

Gauthier se délectait de la gastronomie populaire, goûtant le traditionnel gaspacho, et fut fasciné par les classes populaires, dont il admirait les hommes forts et débordants de prestance et de joie. Voyageur inépuisable, il parcourra chaque recoin de la région, en s’attardant tout particulièrement à Séville. En bateau, il descendra le fleuve Guadalquivir jusqu’à son embouchure à Sanlúcar de Barrameda, comme tant de civilisations lointaines le firent dans le passé. L’Espagne laissera une empreinte indélébile chez l’écrivain français. Son caractère et sa production littéraire seront transformés après son passage dans ces terres baignées par le soleil le plus accueillant qu’il ait jamais pu connaître. Son séjour effaça toute trace de tristesse et de désenchantement. Il avait succombé comme tant d’autres au caractère pittoresque d’Andalousie, à sa couleur, son caractère chaleureux et à ses habitants.